In utero

L'automne a été calme avec très peu de présence à l'atelier, pour mille et une raisons, parce que la vie me réclamait, parce que cette saison a été moins féconde et plus analytique. J'ai beaucoup remis en question les outils qui sont à la disposition des artistes aujourd'hui pour communiquer autour de leur art, le promouvoir, le faire vivre. La conclusion est partagée par mes consœurs: les tendances changent et laissent sur le bas-coté nombreuses d'entre nous. Malgré toute la bonne volonté de créer du contenu, une expérience backstage ou making-of… on se retrouve invisibles, comme oubliées. Comment ne pas vouloir tout arrêter? Comment ne pas se décourager? Comment persévérer malgré tout? Bien sûr je ne sais faire que cela aujourd'hui: créer. Correction. Je sais faire biiiiiiien plus (et ça me sert souvent), mais ce que je veux faire par dessus tout c'est peindre. Certains jours je suis prête à tout abandonner. On me dit pour me soutenir ou me consoler: "on a besoin de l'art, de poésie et de cette évasion dans le monde actuel". Oui c'est vrai. On vit à une époque où l'horreur est devenue banale, bien au-delà de l'indigeste vague d'images, c'est le nouveau normal. Et je veux continuer mon art, "je voudrais que quelqu'un m'attende quelque part" sur ce chemin créatif. Un observateur curieux, un espace accueillant, un projet collectif, un esprit ambitieux.

#pourquoipasmoi

© LINA PROKOFIEFF 2024
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