Mon grand-père paternel est mort le 7 décembre 2010 à Paris.
Je ne l’ai photographié qu’une seule fois, un jour d’été dans le jardin de notre maison de campagne. À cette époque j’explorais la photo à travers mon Hasselblad argentique. Je ne sais pas pourquoi je n’ai pas plus photographié mes grands parents, c’est un regret que j’aurais à vie…
Les seules photos « de lui » que j’ai pu faire par la suite ont été prises pendant son séjour à l’hôpital: j’avais besoin d’immortaliser le temps et sa façon de s’écouler alors que nous attendions des nouvelles, puis le jour de son enterrement, et plus tard lorsque je retournais dans son appartement pour faire mon deuil. J’ai photographié ses papiers, le contenu parfois improbable de ses tiroirs de bureau… son écriture, ses manies. J’avais besoin d’immortaliser ces objets même s’ils ne combleraient jamais son absence.
Le travail du deuil suit inlassablement les mêmes étapes. Celui de la mémoire peut prendre mille et une formes. Le mien s’est appuyé sur les objets que mon grand-père a laissé derrière lui.
Eux aussi disparaîtront un jour.